I-J-K-L

L’Héritage empoisonné

Heritage empoisonne

Deux saisons pour cette série, L’Héritage empoisonné. Pas un chef d’œuvre. Sa plus grande qualité est de montrer quelques perspectives des îles Åland. Tout est nunuche d’un bout à l’autre. Une femme décède et lègue à ses trois enfants, chacun âgé d’une grosse trentaine d’années, sa demeure, un bel et vieil hôtel à proximité de la mer. Une condition : qu’ils le gèrent ensemble au moins pendant une saison. Ils y parviennent, mais au prix de querelles multiples car ces trois-là ne s’entendent pas et des secrets familiaux ont laissé des traces. Aucun personnage n’est sympathique, aucun n’est capable d’apporter un peu d’envergure à l’intrigue. Bien sûr, à suivre les épisodes, on finit par aborder la deuxième saison avec presque bienveillance. Las ! Les navets ne font que de la soupe.

* Henrik Jansson-Schweizer, L’Héritage empoisonné (Tjockare än vatten, Plus lourd que l’eau), 2014 (2 X 10 épisodes de chacun 60 minutes)

 

Wallenberg

Sorti en 1985, Wallenberg, film de Larmont Jonhson, nous présente ce haut fonctionnaire suédois. Membre de la célèbre famille de financiers, il agit comme diplomate durant la Deuxième Guerre mondiale. Sous l’égide de la Suède, pays neutre, et de la Croix-rouge, il parvient à sauver plusieurs milliers de Juifs hongrois, au point, depuis, d’être considéré comme un « Juste ». Sa disparition, au lendemain immédiat de l’entrée des troupes soviétiques dans Budapest, n’a jamais été élucidée, bien que l’on sache que Raoul Wallenberg décéda vraisemblablement dans un camp du régime de Staline en janvier 1945. Pour quelle raison ? Ce film, un peu trop hollywoodien, nous trace son portrait en deux épisodes d’une heure et demie chacun.

 

* Lamont Jonhson, Wallenberg (1985)

Evil Ed

Du réalisateur Anders Jacobsson (né en 1965), Evil Ed se veut un pastiche des films d’horreur. L’intrigue est mince : Eward est embauché dans un studio de production cinématographique pour visionner les films avant leur exportation. Quand des scènes sont trop violentes, il les coupe, pour ne pas choquer certaines commissions de censure. Mais voilà qu’il perd peu à peu la tête et adopte le comportement des acteurs qu’il visionne à longueur de journée. Déjanté.

 

* Anders Jacobsson, Evil Ed (1995)

 

Crimes of passion

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Crime of passion est une série en six longs épisodes, très kitsch, centrée sur des passions amoureuses et adaptée des romans de Maria Lang, l’ancêtre du roman policier suédois. Le premier, Le Cauchemar d’une nuit d’été, prend l’archipel de Sandhamn pour cadre, s’inscrivant ainsi délibérément en pleine Suède idyllique – malgré le crime commis. Ensuite, le décor est planté à Skoga ou à Bergslagen, petites villes imaginaires qui voyaient se dérouler les romans de l’écrivaine. Les images sont saturées de couleurs franches, les clichés abondent (sans toutefois faire l’impasse sur des sujets comme l’homosexualité ou l’émancipation de la femme), nous sommes plongés dans la Suède des années 1950, ou telle que les Suédois souhaitent s’en souvenir et les non-Suédois l’imaginer. C’est ce qui fait le charme de cette série.

* Crimes of passion (2013), ESC, 2022

Aniara

Adapté du livre éponyme de Harry Martinson (ce qui n’est pas indiqué sur la jaquette du DVD), un long poème, un classique en Suède, ce film, Aniara, relate le voyage de la population humaine jusqu’à la planète Mars. À la suite de quelque catastrophe naturelle ou moins naturelle, la Terre est devenue invivable et ses habitants montent dans un gigantesque vaisseau spatial. Mais le voyage ne se passe pas comme prévu, il risque de durer plus de trois semaines, des années peut-être et peut-être ne s’achèvera-t-il jamais. Cette « odyssée stellaire », affreux confinement avec une poésie, pourtant, jamais absente, est un très beau film de science-fiction comparable dans son traitement à 2001, odyssée de l’espace. Des questions, des réflexions sur la modeste place de l’humain dans l’univers qui lui tient lieu de résidence finale.

 

* Pella Kågerman & Hugo Lilja, Aniara (2018), Condor

Spinning man

Quand un honorable professeur de philosophie se retrouve en première ligne, comme principal suspect, dans l’enquête concernant la disparition d’une jeune fille, dans une petite ville des États-Unis... Le réalisateur suédois Simon Kaijser da Silva (né en 1969), qui avait déjà signé Snö (2012), adaptation en série télévisée de trois épisodes du roman de Jonas Gardell N’essuie pas de larmes sans gant, livre là un film troublant, plutôt réussi.

 

* Simon Kaijser, Spinning man (2017), AB Films (2018)

Maria Wern

Adaptée des romans de Anna Jansson, cette série centrée sur l’enquêtrice Maria Wern prend l’île de Gotland pour cadre. Deux épisodes de quarante-cinq minutes par enquête, deux enquêtes pour la première saison. C’est raisonnable (comment trouver le temps de regarder des séries à rallonge, avec des épisodes qui durent... pratiquement une demi-journée ou peu s’en faut ?). Peu de violence, sinon ces têtes de victimes découpées du corps, une enquête aux dialogues convenus, un rien planplan. Pourquoi pas ? Dans le deuxième épisode, c’est un éleveur de visons qui est pris pour cible, alors que dans le même temps un avocat disparaît.

 

* Erik Leijonborg, Maria Wern (2010)

Les Joies de la famille

s'il est un film pour toute la famille, pour toutes les familles, traditionnelles, reconstituées, homo ou autres, c’est bien celui-ci, bienheureusement titré Les Joies de la famille. Réalisé par Ella Lemhagen (née en 1965), il raconte l’arrivée d’un jeune garçon de quinze ans dans la vie d’un couple d’hommes homosexuels qui souhaitait adopter un enfant d’un an et demi. Quinze ans au lieu d’un an et demi : l’intrigue tient sur ce quiproquo. Patrick ne peut pas sentir les « pédés », mais difficile pour lui de trouver une famille d’accueil. D’autant que celle-ci ne résiste pas : Göra et Sven se séparent. Que faire de Patrick ? Humour bon enfant, pour ce film qui traite de l’homosexualité et de la parentalité avec légèreté.


 

* Ella Lemhagen, Les Joies de la famille (Patrik 1,5, 2008), Swift

My skinny sister

Stella, douze ans, regarde sa grande sœur avec admiration. Katja est une danseuse qui excelle devant son public, à la patinoire ; une carrière sportive et artistique s’offre à elle. Stella est plutôt ronde, elle se sent gauche. Ainsi démarre My skinny sister, film de Sanna Lenken (née en 1978). Les relations entre les personnages sont montrées avec finesse. Stella est une adolescente comme les autres, pas très bien dans sa peau et toujours en train de grignoter. Katja, elle, est anorexique. Les parents ne savent pas comment réagir. Comment les deux sœurs affronteront-elle l’avenir ?

 

* Sanna Lenken, My skinny sister (2015), Urban Distribution