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La Nuit de la Saint-Jean

À l’occasion du 100e anniversaire de la naissance de Ingrid Bergman (1915-1982), plusieurs des films dans laquelle l’actrice suédoise est à l’honneur ont été publiés en DVD (vost). De Gustaf Edgren (1895-1954), La Nuit de la Saint-Jean offre un portrait saisissant de la Suède des années 1930, quand l’avortement était encore considéré comme un crime, alors que de plus en plus de femmes cherchaient à s’émanciper. Une leçon : seul l’amour devrait permettre de donner naissance à un enfant.

 

* Gustaf Edgren, La Nuit de la Saint-Jean (1935), SND/M6vidéo (2015)

Becoming Astrid

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Astrid Lindgren ? On connaît plus ses personnages (Fifi Brindacier, Emil, Mio, les frères Cœur-de-lion et les autres) que l’auteure. Ce film de Pernille Fischer Christensen (cinéaste danoise née en 1969), Becoming Astrid, est consacré aux jeunes années de celle qui s’appelle encore Astrid Ericsson, deuxième enfant de Samuel et d’Hanna, métayers dans la paroisse de Vimmerby. Appelée à travailler tôt, la « Selma Lagerlöf du Småland » est embauchée dans le journal local. Elle tombe amoureuse du patron, qui a déjà des enfants et est en instance de divorce. Leur fils, Lars, passera ses premières années à Copenhague chez une nourrice. Puis elle fait la connaissance du responsable de l’Automobile club de Stockholm, qui l’épousera. Très bon, très beau film, qui s’arrête (hélas !) lorsque Astrid commence à raconter des histoire à son enfant. Une suite est-elle prévue ?

* Pernille Fischer Christensen, Becoming Astrid (Unga Astrid, 2018), September Film

 

Valse pour Monica

Signé du Danois Per Fly (né en 1960), Valse pour Monica est un film qui retrace la vie de la chanteuse suédoise Monica Zetterlund (1937-2005), immense vedette dans son pays. Au concours de l’Eurovision de 1963, elle récolte... zéro point ! Ce n’était peut-être pas la place d’une chanteuse de jazz. Elle se met ses parents à dos (« Pourquoi n’es-tu jamais satisfaite ? » s’écrie son père : on est encore dans une Suède très égalitariste, où il est mal vu de se démarquer) et peine à élever sa fille. Sa carrière est à ce prix. Consécration lorsqu’elle enregistre l’album Waltz for debby/Monicas vals aux États-Unis avec Bill Evans en 1964, titre devenu un classique en Suède. Un beau film, intelligemment conçu, comme les précédents du réalisateur (The Bench, Inheritance, etc.), grand nom du cinéma nordique contemporain.

 

* Per Fly, Valse pour Monica (Monica Z, 2013)

Adieu Falkenberg

Ils ne sont plus des enfants, plus des adolescents non plus, mais pas encore tout à fait des adultes, les cinq personnages principaux de ce film de Jesper Ganslandt (né en 1978), Adieu Falkenberg. L’action se passe dans la petite ville de naissance du réalisateur, dans la province de Halland. Sans grande prétention mais joliment tourné, Adieu Falkenberg oscille entre la fiction et le documentaire, ou quasiment. Un film suédo-suédois – tant au niveau des acteurs, que du décor ou de la thématique...

 

* Jesper Ganslandt, Adieu Falkenberg (Farväl Falkenberg, 2006), ED Distribution

Un Nom pour un visage

Malmö, avril 1945. Des survivants des camps de concentration, hommes et femmes juifs, arrivent par milliers en Suède. Sur leur visage, des sourires, timides ou francs. L’horreur prend-elle vraiment fin ? Dans Un Nom pour un visage, le cinéaste Magnus Gertten (né en 1953) nous donne à entendre quelques-uns de ces rescapés, des années après, et tente une comparaison avec les migrants d’aujourd’hui, qui viennent de Syrie ou d’ailleurs.

 

* Magnus Gertten, Un Nom pour un visage(2015), L’Atelier d’images (2016)

Hugo et Joséphine

Inspiré des romans de Maria Grippe (1923-2007), ce film de Kjell Grede (1936-2017), Hugo et Joséphine, est destiné aux enfants « dès 6 ans ». Nul doute cependant qu’il séduira également les grands enfants que les adultes peuvent être dans leurs bons jours. Sans véritable intrigue, il donne à voir Hugo, donc, un gamin de sept ans livré à lui-même dont le père est incarcéré pour objection de conscience, et Joséphine, même âge, rêveuse invétérée. Tous deux vivent dans la campagne suédoise et les images du film (avec Beppe Wolgers) débordent de poésie et de fraîcheur. La « belle enfance », si l’on peut dire, resplendit ici.

 

* Kjell Grede, Hugo et Joséphine (Hugo och Josefin) (1967)

 

 

 

I am Greta

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Ce devrait être une priorité, la priorité, et pourtant peu de choses sont faites pour lutter contre le réchauffement climatique. Aucune date limite ne peut bien sûr être fixée, et pour beaucoup, cela signifie que la procrastination est la seule attitude à adopter – quand il n’y a pas un refus catégorique d’admettre l’évidence, laquelle est pourtant étayée par le GIEC et la plupart des scientifiques. À la rentrée 2018, Greta Thunberg, une jeune suédoise, a fait entendre sa voix. Aussitôt, les vieux barbons de la planète, essentiellement des hommes dotés d’un bon compte en banque, se sont esclaffés. Qu’une femme, une si jeune femme, s’élève contre leurs diktats et leurs intérêts, ils s’en étrangleraient presque de stupeur et d’indignation. L’espèce humaine peut crever, ils s’en moquent, tant que leur train de vie demeure au même niveau. Quelle honte ! Et bravo, Greta, dont ce film, I am Greta, retrace l’action. Mille fois bravo !

* Nathan Grossman, I am Greta, KMBO, (2021)

 

Breaking surface

Breaking surface dvd

Quand deux sœurs, Ida et Tuva, adeptes de plongée sous-marine, se rendent au nord de la Norvège pour explorer les fonds... Un éboulement survient et Tuva se retrouve coincée, avec une réserve d’oxygène qui s’amenuise vite. Cessant de donner ses mégots de cigarette à son chien, Ida parviendra-t-elle à la sauver ? La Norvège est belle, notamment les îles Lofoten, lieu de tournage de ce film de Joachim Heldén (né en 1967), Breaking surface/Sous la surface, mais le scénario est d’une platitude affolante.

* Joachim Hedén, Breaking surface (2020)

 

The Unknown/Origine inconnue

Un gigantesque incendie a ravagé une forêt du nord de la Suède. Un groupe de jeunes biologistes, trois hommes et deux femmes, arrive sur place pour examiner la faune et la flore. Mais ils découvrent un être vivant, un animal peut-être qu’ils ne parviennent pas à identifier, qui va les terrifier. Un film d’horreur dénué d’hémoglobine et de violence, c’est plutôt bien.

 

* Michael Hjorth, The Unknown/Origine inconnue (2000), Best Play

 

Mr Ove

Depuis que sa femme est morte d’un cancer, Ove, âgé de cinquante-neuf ans et pour le moins psychorigide, n’a plus le moral. « C’est vraiment le chaos, sans toi », lui confie-t-il, au cimetière. En outre, il vient d’être licencié et n’a plus qu’un souhait, se suicider. Mais l’arrivée de nouveaux voisins perturbe la vie de son quartier et le vieux bougon qu’il est trouve mille occasions de rouspéter et, allez, de leur venir en aide, reportant malgré lui son projet à plus tard. Fredrik Backman avait publié Vieux, râleur et suicidaire, La Vie selon Olle (Presses de la Cité, 2014), excellent roman dont ce film de Hannes Holm (né en 1962), Mr Ove, est l’adaptation assez fidèle. Pour conserver espoir, même avec un nœud coulant autour du cou…

* Hannes Holm, Mr Ove (En man som heter Ove), 2016 (Paradis films)

Opération Artic Fox

De Richard Holm (né en 1967 et réalisateur, entre autres, de la série télévisée Les Enquêtes d’Erika, d’après les romans de Camilla Läckberg), ce film, Opération Artic Fox (Gränse), présenté comme « inspiré de faits réels ». 1942. Les troupes allemandes stationnent en Norvège et ont des vues sur le pays voisin. Mais les Suédois brandissent leur neutralité. Quand un soldat suédois est arrêté par les nazis parce qu’il s’est rendu de l’autre côté de la frontière, son frère va tout faire pour lui sauver la vie. Un film bien construit sur un épisode très peu connu, tout au moins ici, de la Deuxième Guerre mondiale.

 

* Richard Holm, Opération Artic Fox (Gränse, 2010), ICO